Médicaments antiviraux contre le COVID-19
Chez les souris infectées par le SARS-CoV ou le MERS-CoV, l’administration prophylactique et thérapeutique de ce médicament, dénommé EIDD-2801, a amélioré la fonction pulmonaire, réduit l’activité virale et limité leur perte de poids corporel. Les résultats de cette étude viennent d’être publiés dans la revue Science Translational Medicine.
L’EIDD-2801 est dérivé d’un autre composé, la β-D-N4-hydroxycytidine (ou NHC), déjà connu pour ses capacités à inhiber plusieurs virus à ARN, tels que la grippe. L’EIDD-2801 a d’ailleurs d’ores et déjà fait l’objet d’une étude l’an passé, par la même équipe, dans le cadre de la recherche d’un traitement universel contre la grippe. Ce promédicament est en effet mieux assimilé par le corps humain que la NHC elle-même.Cet antiviral est proche du remdesivir, dont l’efficacité contre le COVID-19 est également en cours d'évaluation. Les deux traitements sont similaires de par leur mode d’action : ils agissent tous deux au niveau de l’ARN du virus. Mais l’EIDD-2801 n’agit pas tout à fait de la même manière. Tandis que le remdesivir stoppe complètement le processus de réplication de l’ARN, l’EIDD-2801 est plus sournois : il introduit des erreurs au moment de la réplication de l’ARN ; ce dernier est tellement endommagé que le virus ne peut alors plus infecter les cellules. Une autre différence réside dans le mode d’administration : le remdesivir doit être injecté par voie intraveineuse tandis que l’EIDD-1208 peut être pris par voie orale. Il permettrait donc de traiter un grand nombre de personnes beaucoup plus facilement.
La NHC a été testée avec succès in vitro, sur des cultures de cellules pulmonaires humaines. Il s’avère que le composé s’est montré très efficace lors de cette expérience de laboratoire, en inhibant la réplication virale du SARS-CoV-2, sans inclure aucune toxicité. Cet antiviral a également été testé in vivo sur des souris infectées par le SARS-CoV-1 et le MERS-CoV ; il a été administré sous forme d’EIDD-2801 par voie orale, jusqu’à 48 heures après l’infection. Les chercheurs ont obtenu des résultats très positifs, tant au niveau de la fonction pulmonaire, grandement améliorée, que de la charge virale des animaux, fortement diminuée. Les chercheurs soulignent que transposé à l’Homme, où la charge virale culmine bien plus tard dans les poumons (7 à 10 jours après le début des symptômes), ce traitement pourrait rester efficace même une semaine après le début des symptômes.
source : trust myscience.com from Science Translational Medicine.
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